Mont-Aiguille

Mont-Aiguille, Chichilianne et Neowise. © D. LOOSE

931 éclairages localisés et mesurés sur 17 communes pendant 17 nuits. C’est en quelques chiffres la contribution d’Athena-lum en 2021 au projet de Réserve internationale de Ciel Etoilé (dit « RICE »), en collaboration avec Dark Sky Lab.

Les données techniques récoltées étaient nécessaires, car toutes les communes ne bénéficiaient pas d’informations sur leur parc d’éclairage sous une forme compatible avec un système d’information géographique. Par ailleurs, on constate que même lorsque c’est le cas, des renseignements importants pour évaluer l’incidence sur la pollution lumineuse sont souvent absents. Illustration avec l’ULR et la température de couleur.

L’ULR

Acronyme de l’anglais de « upward light ratio », l’ULR quantifie la lumière émise au-dessus de la source lumineuse. Ce paramètre est important car il concerne la lumière qui diffuse directement dans le ciel : celle qui contribue au halo lumineux. Sur le terrain, c’est une évaluation de l’ULR qui est faite en fonction des types d’éclairages et de luminaires.

La température de couleur en Kelvin

Cette information est généralement absente, ou notée ponctuellement dans le champ « commentaires ». Pourtant c’est une information importante, relativement corrélée à la répartition spectrale qui agit sur le vivant. La corrélation entre température de couleur et quantité de bleu dans le spectre n’est effectivement pas parfaite, notamment pour les LED qui ne se comportent pas comme un « corps noir », mais cette métrique est tout de même bien pratique à l’usage. D’autant qu’elle commence à être connue car affichée sur les emballages de nos LED domestiques.

S’agissant d’éclairages au sodium haute pression, encore majoritaires dans le parc d’éclairage français, il n’y a pas trop de questions à se poser : c’est 1800K à 2000K maximum. Pareillement pour les ballons fluos (ampoules à vapeur de mercure haute pression) en moyenne à 3800K.

Rien de tel en ce qui concerne les LED. La seule mention « LED » renseignée dans la base de donnée des éclairages d’une commune ne dit rien sur la température de couleur qui peut varier de 9000K (cas heureusement rare mais mesuré lors d’un précédent travail) à moins de 1600K. C’est à dire d’un blanc froid à fort impact sur le vivant et à forte diffusion dans l’atmosphère, à un éclairage ambre très proche du sodium et beaucoup moins impactant .

Les consciences évoluent sur les questions de pollution lumineuse. Il serait souhaitable que les gestionnaires des parcs d’éclairages publics renseignent systématiquement ces informations importantes dans leurs bases de données. Ceci spécialement dans le contexte de la transition vers des éclairages LED.